Au Ier siècle av. J-C, l’équilibre des forces politiques vacille en Gaule tandis que la République Romaine vit ses dernières décennies. C’est dans ce contexte de bouleversement qu’un politicien ambitieux saisit le fil des événements et frappe à l’encoignure des deux mondes pour inscrire sa légende dans l’histoire par la rédaction de son De Bello Gallico, qui établira sa narration comme seule vérité accessible à la postérité, relayant à l’oubli son ennemi amuï. C’est aux Gaulois dont les noms sont successivement mentionnés puis balayés par le récit de Jules César que ce roman donne une consistance et une voix, ressaisies entre les lignes de leur ennemi. Les deux premières années du conflit se trament dans les discours croisés de ces protagonistes, à la fois guerriers et bardes posant leurs propres mots sur leur réalité ; des mots et une réalité menacés par la narration comme par les légions prédatrices du Latin.